PREMIERS SIGNES D'OUVERTURE
En mars 2011, un gouvernement civil fut formé, mais il resta sous la surveillance étroite de la branche dure de l'armée, qui installa comme président, Thein Sein, un ancien général. Cependant, dans le but de briser l'isolement du pays et d'obtenir la levée des sanctions occidentales, les militaires laissèrent entrevoir une ouverture politique dont prirent acte aussi bien l'opposition intérieure que la communauté internationale.
Le contrôle exercé sur les médias fut ainsi partiellement assoupli, l'adhésion à des syndicats et le droit de grève autorisés. Après la création d'une commission nationale sur les droits de l'homme, quelque deux cents prisonniers politiques furent libérés (octobre), tandis que la Ligue pour la démocratie (LND) était réintégrée dans le jeu politique (novembre).
En décembre 2011, la secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, effectuait une visite historique à Nay Pyi Taw et à Rangoun, la première d'un chef de la diplomatie américaine dans le pays depuis 1955, ouvrant la voie au rétablissement de relations diplomatiques pleines et entières.
Puis c'est Alain Juppé qui se rendit dans le pays en janvier 2012.
Décidée à participer à cette libéralisation encore timide et ayant obtenu la levée des restrictions sur ses déplacements, Aung San Suu Kyi s'engagea alors dans la campagne électorale en vue des élections législatives partielles d'avril 2012, ce scrutin ne concernant toutefois que 45 sièges laissés vacants, dont 37 à la Chambre des représentants.
La très large victoire de la LND et l'élection de "La Dame" (The Lady comme l'appellent les birmans) comme députée dans la région de Yangon marquèrent ainsi une importante étape dans l'évolution du régime.
Le parti d'opposition promit, après cette victoire significative, qu'il participerait aux élections de 2015, même si la Constitution n'était pas amendée, empêchant par conséquent The Lady d'accéder à la fonction de présidente ou vice-présidente.
VICTOIRE ÉCRASANTE DE LA LND EN 2015 ET 2020
Lors de ces élections législatives de novembre 2015, les premières élections démocratiques depuis 25 ans, la participation fut estimée à 80 % de l'électorat.
La Commission électorale annonça dès le 13 novembre la très large victoire de la LND, le parti d' Aung San Suu Kyi, ayant finalement obtenu au total 390 sièges contre 41 à l'UNSD, le parti proche du pouvoir.
La LND devenait ainsi largement majoritaire dans les deux assemblées du parlement birman.
Aung San Suu Kyi ne pourra toutefois pas se présenter pour être élue présidente !
La Constitution interdit en effet à un Birman marié à un étranger ou ayant de enfants étrangers, d'accéder au poste suprême. Or, son époux Michael Aris, aujourd'hui défunt, était de nationalité britannique, tout comme leurs deux enfants. Rédigé par la junte aujourd'hui dissoute et adopté par référendum, le texte attribue notamment 25 % des sièges dans les assemblées aux militaires d'active. Mme Suu Kyi a réitéré à de nombreuses reprises que la Constitution devait être amendée pour donner une chance à l'instauration d'une véritable démocratie, dans ce pays dirigé par une junte pendant plus de 50 ans.
(sources
diverses).
En novembre 2020, la LND remporta de nouveau une large victoire aux élections législatives, avec 396 sièges au parlement, soit plus de 60 %, même en tenant compte du quart des sièges réservés aux militaires en vertu de la Constitution.
Ce fut la confirmation qu'une grande partie du peuple birman continuait de faire confiance à Aung San Suu kyi et de la plébisciter.
(sources diverses).
PUTSCH DE L'ARMÉE EN FÉVRIER 2021 ET GUERRE CIVILE
Le lundi 1 février 2021, l’armée birmane a perpétré un coup d’État, proclamé l’état d’urgence et placé ses généraux aux principaux postes.
Dans un « message au peuple », Aung San Suu Kyi a exhorté la population à « ne pas accepter » ce putsch militaire, d’après une lettre diffusée sur les réseaux sociaux par son parti. L’armée, de son côté, a promis que de nouvelles élections se tiendraient.
La cheffe de facto du gouvernement civil a été arrêtée, ainsi que le président de la République, Win Myint et de nombreux cadres de la LND.
Ils sont depuis emprisonnés et ont écopé de dizaines d'années de prison lors de simulacre de procès !
Une guerre civile féroce fait désormais rage en Birmanie, avec, entre autres conséquences, une catastrophe humanitaire sans précédent dans l'histoire récente du pays et les premiers cas de famines rapportés par l'ONU (voir ci-dessous).