La Birmanie bénéficie d'importantes ressources minières.
Le sous-sol regorge de minerais (plomb, zinc, étain, tungstène, argent, charbon, pétrole, pierres précieuses) situés en majeure partie dans les montagnes des États Chans et Kawthoolei, ainsi que dans le Tenasserim.
Mais surtout, ses réserves de gaz sont considérables.
L'agriculture domine l'économie, occupant près des deux tiers des actifs et fournissant 29 % du PIB. La principale production agricole est le riz, dont une grande partie est exportée.
La basse Birmanie, et surtout le delta de l'Irrawaddy (30 000 km2), constitue le grenier à riz du pays, grâce à des conditions naturelles favorables (pluies régulières, sol fertilisé par le fleuve). Cette monoculture commerciale, pratiquée de manière extensive, a longtemps profité à la grande propriété, souvent aux mains d'usuriers d'origine indienne. Après une première réforme agraire en 1954, la terre a été décrétée propriété d'État en 1970. Outre le riz, la Birmanie exporte également du bois (teck). En haute Birmanie, région pittoresque comptant sept anciennes capitales (dont Pagan et Mandalay), mais aux conditions plus difficiles (climat semi-aride, sols médiocres, sauf pour les îles de l'Irrawaddy), on trouve des cultures plus diversifiées (riz, millets, arachide, coton, légumes, tabac) et de l'élevage. L'artisanat (tissage du coton et de la soie, fabrication de cigares) y est réputé. Enfin, dans la zone proche de la Chine, de la Thaïlande et du Laos, dite « triangle d'or », la culture du pavot prospère. Rangoun (l'ex capitale) est la première ville du pays (4 millions d'habitants dans l'agglomération) et le seul grand port, bénéficiant des liaisons fluviales avec l'intérieur.
L'économie birmane s'est difficilement remise de la Seconde Guerre mondiale, notamment en raison de rébellions ethniques et politiques récurrentes. La voie du « socialisme birman » instituée par le régime militaire après 1962, avec des nationalisations en série (transports, industries, rizeries, mines, commerce extérieur et intérieur), a contribué à la stagnation de celle-ci malgré des tentatives de réformes. Au début des années 1990, la junte au pouvoir s'est orientée vers une libéralisation qui aurait dû permettre à la Birmanie de s'associer au boom économique asiatique. Mais tout a été balayé par la crise de 1997-1998 : les investissements espérés ne se sont pas réalisés, l'afflux touristique n'a pas eu lieu. L'économie birmane agonise, les industries sont vétustes, et l'isolement diplomatique du régime s'accentue. Dans un effort désespéré, la junte a libéralisé, en novembre 1997, la commercialisation du riz, dont les exportations ont dramatiquement chuté (1 million de tonnes en 1995, 120 000 tonnes en 1997).
La monnaie nationale du Myanmar est le kyat
(MMK).
Le Parlement birman a adopté le 7 septembre 2012 une loi censée favoriser les investissements étrangers dans le pays. Un texte essentiel pour le gouvernement du président réformateur Thein Sein. Son pays est riche en ressources naturelles mais essoufflé par des années de sanctions internationales et de contrôle de l'économie par l'Etat. Pour autant, les organisations qui ont lutté contre l'ancien régime militaire appellent à la prudence. Mark Farmaner, directeur de Burma Campaign, en Angleterre, dit oui aux investissements, mais pas dans n'importe quelles conditions. En octobre 2012, ce gouvernement réformateur a invité les investisseurs étrangers à s'intéresser au secteur agricole alors que les efforts se multiplient pour relancer une machine économique exsangue après 50 ans de gestion militaire.
Le rythme de croissance du PIB birman a rebondi à 6,8% en 2017/18, contre 5,9% en 2016/17 et après avoir connu un pic à plus de 8% en 2014. Ce rebond s’explique notamment par la bonne tenue du secteur des services, la poursuite des flux d’IDE en Birmanie et le dynamisme du secteur agricole (après un net fléchissement en 2016/17 suite à des épisodes climatiques en 2015). Ce rythme de croissance est toutefois généralement jugé insuffisant étant donné le stade de développement du pays.
En 2017, le déficit commercial birman, toujours financé par les flux d’IDE (6,5%du PIB), s’est réduit à 6,4% du PIB : le solde extérieur birman a fortement bénéficié de la croissance des exportations (+14% en 2017) soutenue d’une part par la remontée des prix du gaz naturel, premier poste d’exportation (35% du total), et par la croissance continue du secteur textile qui représente désormais 29% des exportations. Les importations birmanes (+4%) sont tirées notamment par les biens de consommation (téléphones mobiles en particulier).
La croissance économique restera l'une des plus élevées de la région en 2020.
Quelques données clés
- Environ 21 % du budget global du pays est alloué aux dépenses militaires contre moins de 8 % conjointement pour l’éducation et la santé.
- Environ 45 % de la population birmane vit en dessous du seuil de pauvreté, un tiers des enfants birmans souffrent de malnutrition et 1 enfant sur 10 n’atteint pas l’âge de 5 ans.
- Plus de 25 % de la population n’a pas accès à l’eau potable.
- Les revenus issus de l’exploitation de gaz représentent une manne financière très importante pour le régime birman.
Cependant, cet argent n’est pas utilisé pour le développement du système de santé ni pour
celui de l’éducation, car il est en grande partie détourné par le régime pour son propre profit.
- Plus de 20 projets de barrages hydroélectriques de grande envergure sont en cours de construction à travers le pays. Tous ont en commun d’être financés et construits par des pays voisins (principalement la Chine et la Thaïlande) et tous produiront de l’électricité pour ces mêmes pays, alors qu’environ 65 % de la population de Birmanie n’a pas accès à l’électricité (sources diverses).